Analyses & Etudes

LANGUE FRANÇAISE – Un nouveau réseau social pour les professeurs de français au Vietnam

Une centaine de professeurs de français venus des établissements scolaires et universitaires de Hô Chi Minh-Ville et de Can Tho ont été conviés à la Résidence de France pour fêter la journée des enseignants samedi 19 Novembre, la veille de la date nationale.

Depuis 2015, le consul général de France, Emmanuel Ly Batallan, et l’Institut français du Vietnam célèbrent ensemble la journée des enseignants au Vietnam en mettant à l’honneur les enseignants de français.

Lors de son discours, le consul général a remercié l’ensemble des acteurs éducatifs présents pour leur dévotion pour la langue française et leur a exprimé ses sincères remerciements au nom de la France.

Cette année, la soirée, organisée le 19 novembre, a été marquée par le lancement du réseau social des professionnels de l’éducation en français, IFprofs. Cette plateforme, conçue par l’Institut français à Paris regroupe déjà près de 4 500 membres (enseignants de français, de disciplines non-linguistiques en français, coordinateurs pédagogiques, etc.) dans 29 pays à travers le monde dont 186 Vietnamiens. On peut y retrouver et échanger des ressources pédagogiques, méthodologiques, des informations sur les nouvelles pratiques d’enseignement.

La création en 2016 des Filières des enseignants de français (FIEF) au sein des unions d’amitié Vietnam-France à Ho Chi Minh-Ville à Can Tho a également été saluée et félicitée par le Consul général. Ces regroupements devraient permettre de favoriser les échanges entre professeurs autour de leurs expériences, pratiques, problèmes, projets…

Au cours de la soirée, les invités ont eu la chance de découvrir un spectacle unissant parfaitement le Vietnam et la France :

  • Poésie par Pham Tiên Dung 
  • A l’accordéon, Mme Nguyen Binh Minh
  • Musique de la Cour de Hué par Dang Van Hieu & Hoang Loc Uyen (cithare à cordes) 

Coup d’œil sur la situation de l’enseignement du français au Vietnam :

Détail des classes bilingues : On trouve ces classes bilingues dans 16 provinces sur 65 :

L’accent a également été mis sur le besoin de renforcer la présence francophone auprès des acteurs éducatifs. En ce sens, l’Institut français au Vietnam développe des « Espace France », antennes relais des services de coopération et lieux de rencontre avec la culture et la langue française, et travaille avec les services de l’éducation dans les régions pour mettre à disposition des établissements des jeunes Français assistants de langue.

Depuis 2008, le Ministère de l’Education et de la Formation a mis en place un groupe de travail pour la rénovation de l’enseignement des langues, appelé « plan 2020 ». Depuis, cette commission n’a pas véritablement proposé de nouvelles orientations.

Le Ministère de l’Education et de la Formation a fait le choix d’une seule langue vivante obligatoire et a imposé l’anglais.

Même avec ce choix politique, l’institution vietnamienne n’est pas encore en mesure de proposer à tous les élèves et dans toutes les provinces, cet enseignement de l’anglais.

Le français bénéficie d’une situation particulière, avec le dispositif des classes bilingues puisque ces élèves pratiquent le français en LV1 et les lycéens bilingues ont 2h d’anglais, en complément. Ces sections sont donc attractives pour les familles. Les autres élèves vietnamiens peuvent également prendre le français en LV2 en option, seulement.

Dans ces conditions, le français ne peut que chuter. Notre point fort réside dans l’offre de formation française (Campus France, nos universités). Ainsi on argumente autour du « français langue de la formation », et la perspective de cet accès aux études supérieures en France permet d’inciter les familles à s’engager dans l’étude de la langue française dès l’enseignement scolaire.

Le système éducatif vietnamien est très sélectif : écoles, collèges et lycées d’élites dont l’accès se fait par examens ou concours d’entrée. Il en est de même pour l’accès à l’université. Les sections bilingues sont implantées dans les établissements d’élites. Les jeunes qui échouent à ces concours vont dans les établissements ordinaires.

Le constat partagé de la perte d’influence du français et d’un développement non coordonné des partenaires européens, est donc concomitant avec une phase de réflexion des autorités éducatives locales, qui tendent à privilégier une seule langue vivante : l’anglais. Il convient donc de convaincre de la pertinence de la diversité linguistique, seule issue possible pour la francophonie.

La mise en place d’outils de formation adaptés (ProFLE), d’une plate-forme collaborative comme IF profs ou le maintien de l’engagement de partenariats (AUF/OIF/Francophonie-CREFAP), permettront certainement de toucher un large public d’enseignants et de constituer des ressources rénovées.

Source : Le Petit Journal

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