Au Vietnam , la nouvelle équipe dirigeante ne devrait pas remettre en cause les réformes économiques

Le Congrès du parti communiste s’achève avec le renouvellement des dirigeants. Le clan conservateur l’emporte avec la réélection de Nguyen Phu Trong à la tête du parti.

Le parti communiste vietnamien se replace au centre de la marche du pays. A l’issue de son congrès qui se réunit tous les cinq ans , l’organe politique du Vietnam a rénové une grande partie de ses cadres - dirigeants et nommé de nouveaux responsables aux postes-clefs. Nguyen Tan Dung, l’actuel premier ministre qui est aux avant-postes depuis une vingtaine d’années va être contraint de mettre un terme à sa carrière politique. Premier ministre depuis 2006, il a conforté la politique d’ouverture du pays et l’a arrimé à l’Organisation mondiale du commerce et au partenariat trans-pacifique (TPP). Charismatique, adulé par les investisseurs , il est une des rares personnalités politiques vietnamiennes «célèbres» et passe pour être pro-occidental face à son rival , Nguyen Phu Trong. Cet apparatchik, conservateur, est plus favorable à un dialogue avec Pékin. Les deux hommes sont rivaux de longue date et le moins que l’on puisse dire est que, cette fois, Trong l’a emporté sur Dung. Ce dernier, qui laisse son fauteuil de premier ministre en mai à l’un de ses adjoints, Nguyen Xuan Phuc, rêvait de devenir en même temps le patron du parti. L'heure n’est pas à la concentration du pouvoir, à la manière de la Chine où Xi Jinping est président et secrétaire général du parti. Nguyen Phu Trong a lutté pied à pied pour maintenir une direction collective. Le clan conservateur l’a donc emporté sur ses riveaux plus progressistes. Le dernier membre du nouveau triumvirat est l’actuel ministre de la sécurité publique Tran Dai Quang qui doit devenir le prochain président de la république.

Pragmatisme

Pas de grande rupture mais plutôt une forme de continuité devraient marquer cette nouvelle ère. L’équipe qui va prendre dans quelques mois les rênes du pays « ne va pas revenir en arrière. Elle est avant tout pragmatique et devrait poursuivre l’ouverture économique mais sous contrôle » résume Benoît de Tréglodé, directeur du programme Asie à l’IRSEM. Ainsi elle devrait gérer la relation avec Pékin à la fois sans céder un pouce de terrain dans le différend frontalier qui oppose le Vietnam à la Chine et à la fois continuer à avancer dans la coopération économique. Mais sur un mode plus consensuel que conflictuel.

Quant à Nguyen Tan Dung, qui semble le grand perdant de ce congrès, il a pris soin de ménager ses arrières. Même si son avenir politique est bouché, son fils vient de faire son entrée au comité central et en devient le benjamin.

Source: Les Echos

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